Former les élèves à la prévention des risques professionnels en élevage

La sécurité dans les situations de travail en élevage est une préoccupation constante des enseignants de productions animales. Cependant, favoriser la prise en compte des risques professionnels par les apprenants lorsqu’ils agissent sur l’exploitation agricole de l’établissement ou en stage reste un obstacle pas si facile à dépasser.

Des membres du GAP zootechnie ont élaboré et testé une séquence pédagogique pour former les élèves à une démarche de prévention des risques professionnels en élevage.

Témoignage d’Emilie Wimmer, enseignante au LEGTA de Melle

« Au LEGTA de Melle, nous avons fait le choix de faire évoluer les pratiques existantes vers davantage d’implication de la part des étudiants de BTS PA. Dans l’établissement, les étudiants réalisent durant leur cursus 3 semaines de stage sur l’exploitation agricole de l’EPL qui comprend trois ateliers de productions sans compter toutes les séances de TP et d’enseignement utilisant comme support les troupeaux et les surfaces. Le temps passé sur l’exploitation par chaque étudiant de BTS PA est donc très important. Il nous a semblé de les initier aux risques professionnels. Une grande majorité d’entre eux seront exploitants, d’autres seront techniciens ; dans tous les cas, ils seront confrontés à un moment donné de leur carrière à lire et/ou à construire un document unique d’évaluation des risques (DUER). Pour les initier à cette démarche, deux séances de 3 heures ont été octroyées pour chaque promotion. Une première sur la découverte des familles de risque, et la présentation du DUER de l’exploitation et une seconde sur l’enrichissement du DUER. »

Un temps d’échange avec le directeur d’exploitation est réalisé ensuite au moins avec l’enseignant.

Les étudiants du lycée de MELLE sont très présents sur l’exploitation et il leur est parfois difficile de prendre suffisamment de recul pour identifier les différents risques encourus. Ce projet doit leur permettre de :

  • prendre conscience des risques présents sur une exploitation,
  • les initier au vocabulaire adapté,
  • découvrir et enrichir un DUER,
  • travailler en groupe pour produire un document officiel.

Le projet est réalisé en milieu de deuxième année afin de profiter de leur maturité et de leur connaissance des ateliers.

  • Identifier les différentes familles de risques
  • Déterminer dans une situation donnée les risques et les catégoriser dans les familles de risques
  • Proposer des mesures de prévention et/ou de protection

Support pédagogique à télécharger

Travail à partir de documents et de photos : 3 heures

L’objectif est de connaitre et d’identifier différents risques

  • Travail de groupes (3 à 5 étudiants)
  • Réalisation de photos par groupe sur les ateliers de l’exploitation.

Étape 1

Présentation des familles de risques : 17 familles de risques sont présentées dans le document ED840 issu de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). Pour chaque risque des mesures de prévention pouvant être mises en place par l’employeur sont présentées dans les fiches.

Étape 2

Chaque groupe devra photographier sur un atelier de l’exploitation un risque ou une mesure de prévention correspondant à chaque famille de risque.

Chaque groupe présentera ensuite, au reste de la classe 17 photographies.

Mise en commun :

Les photos sont récupérées par l’enseignante, puis chaque groupe présente les photographies prises et proposent de les placer dans une famille de risque. Chaque photo est justifiée et le groupe précise s’il s’agit d’un risque ou d’une mesure de prévention.

Un tableau de synthèse sera ensuite réalisé par l’enseignante reprenant les différentes photographies des étudiants classées par famille de risque.

Étape 1

Après avoir reconstitué les groupes, les étudiants retournent sur « leurs » ateliers de l’exploitation afin d’identifier et de noter l’ensemble des risques, tous types de famille confondus. Chaque groupe est muni d’un DUER propre à l’atelier.

Étape 2

Les risques et les actions à mener sont répertoriés dans le document unique par secteur et/ou activités. Les mesures de prévention à respecter sont précisées et des dates butoirs sont proposées.

A la fin de la séance, le document est finalisé par les étudiants qui le retournent à l’enseignante. Les DUER par atelier sont ensuite remis au directeur d’exploitation.

L’objectif est de construire une typologie permettant d’analyser les risques sur l’élevage. Les étudiants se sentent investis et responsables en réalisant eux-mêmes le DUER de l’exploitation.

Un document de synthèse reprenant les différentes familles de risques et les photos réalisées leur est fourni. Une copie numérisée du DUER par atelier est remise par la suite aux apprenants ayant travaillé sur l’atelier.

L’établissement a mis en place cette séquence pour la seconde fois en 2018, un temps d’échange avec le directeur d’exploitation et les apprenants manque encore pour donner un sens plus concret à ce projet.

  • Les pratiques nouvelles : l’exploitation est au cœur de ce projet. Les étudiants prennent ainsi du temps pour découvrir les lieux sous un autre angle. L’alternance entre les temps de face à face et de travail en groupe sur le terrain est enrichissante pour l’enseignante et les apprenants. Ces derniers répondent à une attente du directeur d’exploitation, apprennent ainsi à travailler en groupe et à identifier les risques de façon plus ludiques, voire amusantes.
  • Les effets constatés : les apprenants se sont sentis responsabilisés et ont pris conscience de l’ampleur de la mise en place d’un DUER. Ce travail à chaque promotion devrait permettre une actualisation régulière du DUER.

L’idéal serait d’être plusieurs enseignants dont celui d’agroéquipements afin d’accompagner davantage les étudiants. Leur bonne connaissance des ateliers de l’exploitation est un avantage car ils passent moins de temps à les découvrir.

La première année, des appareils photos de l’établissement étaient prévus pour chaque groupe, mais au final les apprenants ont dû utiliser leur téléphone portable (appareil plus disponible, absence de carte SD …).

Il faut prévoir un temps avec le directeur d’exploitation pour les échanges à la fin. L’idéal serait qu’il puisse être disponible lors de la séance 2 mais ce n’est pas toujours facile.

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