Inscrire les mini-stages dans le processus d’apprentissage

Proposition d’une méthodologie à 2 niveaux pour inscrire les mini-stages dans un processus d’apprentissage

La construction d’un outil permettant d’expliciter la place du mini-stage dans le processus d’apprentissage repose en premier lieu sur une approche globale. Il doit permettre à chacun de comprendre sa place, son rôle, sa responsabilité dans le mini-stage.

Une approche détaillée pourra avoir lieu dans un second temps en lien avec la mise à disposition d’outils d’approfondissement permettant de rendre opérationnel chacun des niveaux  et fournir des exemples possibles (zoom par exemple sur « l’annexe pédagogique » ou la valorisation par l’élève). L’utilisateur pourra ensuite s’approprier cette approche, s’en inspirer ou faire un choix différent en fonction de son expérience.

Les illustrations ont trait au domaine des productions animales, l’outil étant élaboré dans le cadre des travaux du Groupe d’Accompagnement et de Professionnalisation (GAP) zootechnie.

  • Le mini-stage est placé au centre du dispositif (ou plus généralement le jeune réalisant un mini-stage). Il devra être préparé (« avant le mini-stage ») et être valorisé (« après le mini-stage »).
  • Le mini-stage trouve sa légitimité dans la mise en œuvre du référentiel de diplôme. A travers l’approche capacitaire, l’équipe pédagogique fait des choix pour mettre en œuvre le référentiel de formation et permettre l’acquisition des capacités générales et professionnelles identifiées. La mise en place de mini-stages fait partie de ces choix. Cela implique donc que les mini-stages soient l’affaire de tous les enseignants (et non uniquement des enseignants techniques ou du DEA).

L’équipe pédagogique décide en concertation avec le DEA des objectifs qu’elle fixe à ce temps de formation, des modalités de mise en œuvre, de valorisation et d’évaluation. En explicitant en détail l’implication de chacun dans le mini-stage (avant, pendant et après) et en ayant une approche coordonnée, le mini-stage pourra avoir toute sa place dans le processus d’apprentissage.

  • L’équipe pédagogique et le DEA élaborent une annexe pédagogique au mini-stage. Elle est déclinée pour chacune des formations concernées, en cohérence avec le référentiel de diplôme. Elle précise en particulier le type de travaux que les élèves peuvent réaliser (ex : observations en 2GT, participation à des travaux simples en 2PRO, participation à des travaux plus complexes en bac pro, ….). Cela constitue un guide important pour les salariés de l’exploitation. D’autres outils de coordination entre partenaires peuvent également être mis en place (planning, affiche de situations professionnelles à travailler…)

L’annexe pédagogique fixe (1) les objectifs fixés au mini-stage (2) les modalités matérielles et pédagogiques de mise en œuvre (3) la valorisation attendue. Elle constitue ainsi un contrat explicité entre l’élève (ses parents, l’équipe pédagogique, le DEA et le directeur.

  • Une méthodologie de classement des supports d’enseignement dont disposeront progressivement les élèves (cours, fiches TP, illustrations diverses, prises de notes de visites, ….) mise en place avec les élèves dès le début de la formation. Dans la mesure du possible, elle est appliquée par l’ensemble des enseignants pour les classes concernées. Elle est décidée au préalable par l’équipe. Au-delà du mini-stage, elle est essentielle pour une bonne gestion des documents par l’élève de façon ponctuelle et sur le long terme. Elle est un maillon essentiel de la valorisation du mini-stage.
  • Un positionnement de chaque élève est effectué avant, pendant et en fin de stage. Il repose sur l’utilisation d’un outil construit par l’équipe pédagogique en collaboration avec le DEA. Il peut être utilisé par les enseignants, le DEA, les salariés d’exploitation et l’élève lui-même. Les enseignants peuvent le renseigner avant le stage (en lien avec le profil de l’élève et l’observation de son niveau en travaux pratiques), les salariés pendant le stage et l’élève à tout moment. L’outil permet donc la pratique d’autoévaluations. Ce positionnement permet de situer le jeune par rapport aux attendus et de constater les marges de progrès réalisées et à venir. Il pourra également guider le maitre de stage en entreprise lors de l’accueil du stagiaire. Suivant les classes, l’outil de positionnement peut être en partie au moins construit avec les élèves.
  • Durant le mini-stage, le jeune vit des évènements (observations, échanges, travaux, décisions, …) qui concourent à des apprentissages à condition qu’ils dépassent l’unique stade de l’activité. Pour cela, le jeune doit établir des traces de ces activités : traces écrites, photos, documents informatifs collectés sur l’exploitation, ….

La toute première trace écrite est la saisie par l’élève des activités/travaux effectués durant le stage. Au-delà de son intérêt en tant qu’acte professionnel, elle permet aux enseignants d’être au courant de ce qu’a fait l’élève durant le mini-stage et de le mobiliser (et/ou le faire mobiliser par l’élève) durant les enseignements. Des consignes de présentation, support de saisie (facilement disponible pour l’ensemble des membres de l’équipe pédagogique, ENT par exemple) et type d’informations saisies sont décidées par l’équipe et présentées et justifiées aux jeunes. Elles ont donc leur place dans l’annexe pédagogique.

D’autres traces sont demandées dans l’objectif de leur valorisation ultérieure (ex : élaboration d’un article sur un évènement vécu durant le stage, qui pourra être mobilisé durant les cours de français et disciplines professionnelles, ou dans le cadre d’activités spécifiques, …).

Il est également important d’apprendre aux élèves à faire le lien entre des évènements vécus durant le mini-stage et des notions vues au préalable ou ultérieurement en classe (ex : l’élève assiste à une mise-bas durant le mini-stage et un cours sur la mise bas avait été traité quelques semaines auparavant). Des attendus en termes de trace écrite peuvent être formulés et valorisés.

Ces traces sont classées en appliquant la méthodologie abordée plu haut pour faciliter leur remobilisation efficace.

  • Les traces demandées et la procédure d’exploitation du mini-stage partagée permet ainsi une valorisation « théorie – pratique ». Le mini-stage est facilitateur des liens entre des notions abordées en classe et le vécu quelle que soit la chronologie des évènements (apports scientifiques et techniques en amont ou en aval du vécu) et les modalités des liens explicites.
  • Cette intégration du mini-stage dans la formation (et non à côté) facilite l’acquisition d’expérience par le vécu, son positionnement au regard des attendus (via les outils de positionnement) et l’acquisition d’une démarche de valorisation du vécu déjà éprouvée dans le cadre scolaire avant de la mettre en œuvre de façon plus ambitieuse dans le cadre du stage en milieu professionnel.
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