La problématique de la distinction entre les Hommes et les autres animaux est au cœur de la notion de bien-être animal.
Même si certains référentiels de formation ne citent pas cette problématique explicitement, elle est toujours sous-jacente à l’enseignement lié au BEA. Est-ce qu’il y a un propre de l’Homme, si oui lequel ? Est-ce que les capacités cognitives des animaux d’élevage sont proches, assimilables à celles de l’Homme ? Est-ce que les émotions sont réservées aux humains ?
Le référentiel de formation du bac STAV est celui qui prévoit des séances de pluridisciplinarité sur cette problématique entre les enseignants de zootechnie, de biologie-écologie et de philosophie. Mais il est également possible d’aborder cette problématique dans d’autres référentiels de formation sans nécessairement associer (même si les échanges seraient plus riches) un enseignant de philosophie.
Activités pédagogiques construites dans le cadre du GAP Zootechnie
Mais est-ce que ces questions sont réservées à la filière STAV en lien avec la philosophie ? Ou est-il possible d’aborder ces questions dans des diplômes comme le bac pro CGEA et le BTS PA sans l‘appui de la philosophie ?
En effet, les questions éthiques mentionnées dans le document d’accompagnement du M7.2. sont directement liées au BEA et émergent très fréquemment lorsque l’on aborde le BEA dans toute sa complexité.
Vous trouverez une présentation des différents courants d’éthique animale dans le document produit par le RMT BEA :
La discipline de l’éthologie et notamment l’éthologie sociale et cognitive constitue un point d’appui central pour aborder cette problématique dans les cours de zootechnie.
L’évolution actuelle des savoirs en éthologie sociale et cognitive interroge sur les capacités cognitives et émotionnelles des animaux d’élevage devenues des notions incontournables pour enseigner les modes de perception des animaux ou encore les comportements sociaux et individuels des animaux (dans le cadre de l’EP2 en 2nde pro, du M56 en CGEA ou encore du M55 en BTS PA).
Ces nouveaux savoirs sur les capacités émotionnelles des animaux questionnent la prise en compte du BEA en élevage.
S’agit-il en élevage de limiter les émotions négatives ou de favoriser également les émotions positives ? Pour des êtres vivants doués d’émotions et d’un certain état de conscience qu’est-ce qui est éthiquement acceptable dans les systèmes d’élevage actuels ?
Les décisions en élevage relèvent d’une prise de position éthique. Inciter les élèves à se questionner sur leur propre prise de position, sur celles présentes dans le milieu professionnel qui les entoure peut les aider à mieux comprendre selon les situations ce qui a été défini comme acceptable ou non et pourquoi. L’intérêt est notamment d’aider les élèves à identifier les valeurs, les connaissances, les attitudes sur lesquelles s’appuient les différentes prises de position d’éleveurs, de techniciens, de consommateurs… Cette approche participe au développement de leur esprit critique.
Vous trouverez des élément sur la manière dont le BEA questionne la discipline de la zootechnie dans le document produit par le RMT BEA :